Le Monde d'aujourd'hui nous informe qu'un roman japonais Koizora, a été téléchargé sur leur téléphone portable par 25 millions de personnes avant même sa sortie en librairie. A lire cet article "Le Japon à l'ère du best-seller numérique", qui doit nous faire réfléchir.
On y apprend que les ados lisent ainsi des livres sur leur portable 2 à 3 heures par jour, et "qu'il n'est finalement pas du tout désagréable de parcourir un livre sur l'écran d'un mobile. C'est en tout cas bien plus facile à manipuler et moins lourd à tenir qu'un ouvrage imprimé, ce qui n'est pas un mince argument de vente auprès d'un public urbain qui voyage debout dans un train bondé, une main arrimée à une poignée. D'autant que la taille des caractères est ajustable, que la luminosité de l'écran (de plus en plus large et de mieux en mieux défini) s'autorégule en fonction de l'environnement extérieur et qu'il est possible de faire défiler automatiquement les lignes à la vitesse de lecture."
Ces romans électroniques pour téléphone, représentent tout de même déjà un sacré marché puisque "la valeur des téléchargements d'ouvrages sur téléphone mobile a atteint pour la période d'avril 2007 à mars 2008 quelque 28,5 milliards de yens (180 millions d'euros), soit 2,5 fois plus que l'année précédente et 80 % du total des livres électroniques formatés pour les différents supports de lecture (PC, assistants numériques, mobiles)".
Les lecteurs eux profitent de leurs forfaits illimités qui leur permettent de télécharger des volumes importants, d'un système d'achat simple et très marketing (on peut télécharger de longs extraits gratuits et le livre ensuite est imputé en 3 clics sur sa facture de forfait - entre 1 et plus de 15 euros l'achat). D'ailleurs l'offre ne concerne plus uniquement les mangas et romans à l'eau de rose, mais aussi manuels pédagogiques, ouvrages de philo, etc.
Alors bien sûr, "les écrivains patentés n'ont que mépris pour ces productions", et les blogs bruissent ces jours-ci sur Google qui numérise tout, et même les BM françaises, et même maintenant les journaux. Gardons un oeil critique sur tous ces événements, et réfléchissons y ensemble.
Mais n'oublions pas non plus, que l'essentiel dans nos métiers est de rester en phase avec les usages de nos utilisateurs, de comprendre leurs besoins, mais aussi leurs pratiques pour y répondre. Et de nous y adapter.
Alors qu'allons nous proposer dans nos bibliothèques et nos centres de documentation pour rester en adéquation avec ce type d'usage ?