Le rapport Patino sur le livre numérique est désormais téléchargeable en ligne.
"Une vigilance toute particulière doit notamment être portée à la concurrence nouvelle qui pourrait s’exercer entre les détenteurs de droits (auteurs et éditeurs), dont la rémunération de la création doit être préservée et valorisée, et les détenteurs d’accès et de réseaux, qui n’ont pas nécessairement intérêt à la valorisation des droits de propriété intellectuelle. Dans ce contexte, deux éléments sont essentiels : la propriété intellectuelle doit demeurer la clé de voûte de l’édition, et les éditeurs doivent conserver un rôle central dans la détermination des prix. "
C'est extrait du résumé donne toute la mesure du rapport : il n'est envisagé, que du point de vue des éditeurs qui pour moi sont plus des détenteurs d'accès que de droits (je ne parle pas du point de vue juridique bien sûr). Ce sont des détenteurs de l'accès au support papier. Je n'ai parcouru ce rapport qu'en diagonale, donc je peux me tromper, mais c'est encore une fois de l'aspect financier des éditeurs que l'on parle. Encore et toujours. Et les auteurs ? et les lecteurs ? En particulier le chapitre, intitulé "les dynamiques à l'oeuvre", est bien pauvre sur les pratiques et les usages. (voire même un peu en retard sur la réalité, non ?)
Autre phrase qui me choque : "Ne pas modifier le code de la propriété intellectuelle, dont les dispositions actuelles peuvent accommoder l’entrée dans le numérique." Quoi, on en est encore là ? Mais oui, mille fois, oui, il faut modifier le code de la propriété intéllectuelle. Les pratiques en la matière de la très grande majorité (la totalité ?) des internautes devraient pourtant nous interroger.
Oui il faut protéger (et rémunérer) les auteurs et tous ceux qui investissent pour diffuser. Mais il faut que nous trouvions un autre modèle, il est temps de "sortir du cadre" et de réinventer autre chose. Nous sommes dans un "univers aux modèles économiques d’une complexité croissante", comme le souligne Monsieur Patino, donc il faut transfomer nos pratiques et nos textes.
Comment ? je ne le sais pas, je suis totalement incapable de proposer quoi que ce soit, étant moi-même trop "dans le cadre". Mais il faut y réfléchir et vite, car si cela ne se fait pas avec nous, cela se fera sans nous de toutes façons.
Pour les autres réflexions sur ce rapport, aller lire chez KotKot, La Feuille, chez Marc André.